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Alquier Alain
est un peintre abstrait,
dont on peut retrouver le site Internet à l'adresse suivante...
http://alquier.alain.free.fr
Alquier
:
à la recherche des traces
par-delà les
griffures d'ocre
dans les gris les bruns
oscillations d'orangé souterrain
mauve solaire
à deviner
s'érigent
abstractions nues
paysages de matières
sobres
dans les rythmes
sourds
de ces formats carrés
parcelles
champs rectangulaires
étendues broyant du noir
la dilution des glacis
les terreaux épargnés
géographies
imaginaires
découpes d'intervalles
décalées
dans l'évidement
du trop-plein
presque avec rien
c'est-à-dire
tout
brouillards et détrempes
au brou de noix
l'horizon s'articule
rigoureusement
avec une profondeur
affrontement
complémentarité
un corps-à-corps incessant
des valeurs qui d'écho
en résonance
s'imbibent
imprègnent
consument
couches intermittentes
en alternance
plages subtiles
apparemment simples
des oxydes
du cadmium
des bandes étalées
ambrées
grattages raclures
de l'ombre à
la lumière
de la parole au silence
trouées
de l'horizontalité
de la verticalité
et ce lointain
ce bleu
lisière de l'invisible
indispensable
ces larmes de jaune
safrané
moutarde cassé
soufré vanillé
surimpressions
addenda
dessous le charbon
musclé
délayé
le blanc
cérusé
et la gamme du mat
bronze
du brillant
assombri
dans l'absence et l'ajout
suppressions intimes
dépôts de suies
retranchements sans abandon
espèces d'espaces
bitumes
redécoupés
jusqu'à la perfection
traits qu'il s'agit
d'apprivoiser
libérés
encerclés
délimités
débordés
également
cette peinture de
la maîtrise
distance l'effusion
se fait austérité
nocturne
à la lueur
de la nécessité
où est le
premier plan
l'arrière
frontalité
de ces mélodies emboîtées
juxtaposées
crêtes
en rage
en équilibre
sur le tranchant
de la ligne
à la page
qui se nourrit d'elle-même
rencontres entre ce lactescent
crayeux laiteux
et ce kaki
pistache carbone
du comble à
l'évidé
fréquence
évidence
modulation crissante
fouillée
diapason qui s'offre au regard
structurant les rapports
surfaces triturées
apaisées
dans la sphère
de la nuit
alchimie des horizontales
des perpendiculaires
fil à plomb
dans les marges
le moins net le plus travaillé
et puis derrière
un autre discours
parcours différent
à défricher
irrégularité
du voyage
d'épure
lyrisme
calibré retenu
emprisonné
dans le retrait
la retraite de l'atelier
recueillement méditation
le contraste se veut
sans nuance
propos nuancé
proprement paradoxal
strates rousses
moka cannelle caramel
savamment laissées
à voir
à soupçonner
à inventer
terres de cendres
incendies
la passion de peindre
c'est une oeuvre
élaborée
qui échappe
harmonies assourdies
par la fenêtre
au jour de la lune pleine
déformation
point de stridence
dans ces stries
raffinées
bistrées
fragiles
colorations éteintes
tons rompus
accrochant la dissolution
de l'air
la restituant
vibrations
comme un murmure
inépuisables
alluvions
teintes d'ardoise
anthracite olivâtre
de havane
marron acajou tabac
miel et fauve
cuivre ou acier
briques
or grillé
grège
peu saturé
l'ivoire
brûlis
répétition jamais identique
au tamis
infinie variation
dans l'impérieuse sédimentation
du sismogramme intérieur
Anne Poiré