Electre

est une réécriture contemporaine de l'histoire mythique de la fille d'Agamemnon et de Clytemnestre. 

Jouant avec les autres variantes du grand récit antique, ludique, elle mêle aux alexandrins quasi raciniens l'argot et le langage d'aujourd'hui, comme la réalité du monde contemporain aux prises avec les grands rouages du passé.

L'on peut aussi découvrir le texte de cette pièce sur le site consacré au théâtre, le Proscenium :
http://www.leproscenium.com
La pièce a été créée :
o mardi 6 juin 2006, salle Jean de Ockeghem à Tours, à 20 h 30
o dimanche 18 juin 2006, Médiathèque de La Riche, à 15 h

Électre
Comédie d'Anne Poiré

Une version rajeunie et réjouissante de l'antique tragédie

 
Voici le metteur en scène, Mohamed Bellahcene, au travail, pendant l'ultime filage...
à la Médiathèque de La Riche, le 18 juin 06

Co-création Chorea, Hop' TI Môme
Mise en scène : Mohamed Bellahcene
Avec
Sarah Bellahcene, Julien Bellahcene, Geneviève Besnard, Caroline Dulat, Biniou Du Passage, André Duthilleul, Florent Tsikis, Florence Vazou, Monique Weytens

 

En voici un extrait :
Iphigénie

Arrêtez ! Cessez ! Finissez-en enfin ! ( Un temps ) Ces cris, ces hurlements, ces paroles si blessantes : on se croirait dans un mauvais téléfilm américain ! J'ai honte pour ma famille, cette race minable Partez, plutôt que de vous injurier ainsi, à longueur de scènes, d'actes et de tragi-comédies ! Jusques à quand, Madame, craindrez-vous ainsi Monsieur mon père et préférerez-vous les insultes les plus viles à la splendeur première de la séparation des corps ? Indignes de l'union, assez pertinemment, divorcez donc enfin ! ( Un temps) Moi qui espérais accéder un jour à la grandeur tragique ! Quel funeste destin. Tomber dans si plate tribu Pas même le plus petit combat de mon père très haï qui fût digne de ma mère ? (sur le devant de la scène passent deux acteurs, qui luttent au fleuret, l'un dans le costume d'Agamemnon, l'autre dans celui de Clytemnestre : ils échangent quelques passes virtuoses ) Maman ! Ma tendre mère ! Génitrice chérie ! Suspends la douleur qui te presse : sache que j'irai la tête haute, dignement, affronter ces flammes qui ne sauront arrêter ma vertu. Le feu ne me fait pas peur, - il a même un prix que n'auront jamais ni la pourpre ni l'or-, car tu m'aimes, et le bien-aimé Racine bien plus encore. Heureusement. (Elle ricane ) Quand je pense aux générations entières d'élèves qui vont devoir se tartiner des vers et des vers, par coeur, à l'endroit et à l'envers les grâces, les honneurs, pour moi seule versés quel pied ! (Se ressaisissant , elle déclame ) Ma mère, sachez qu'aux ardeurs des nobles dangers, palpite, s'abandonnant, mon coeur, en ces moments funestes. (Bas ): Voilà une anacoluthe, après tous les ennuis que ce jour m'a coûtés, qui me ragaillardit et me rend goût à la vie ! (à Agamemnon ) Quant à toi, père indigne, il ne faut point ici t'abuser : sache que si la commission des droits de l'enfance était déjà établie, j'irais m'y plaindre. Mais hélas, quelques siècles sont encore à attendre. Je reste pour l'instant sujette à ce pouvoir que ma naissance injustement te donne. Père, rougis du trouble où tu nous plonges ! Pâlissez, monsieur, de votre impertinence. (Elle baisse la tête) Soit. J'irai donc. Ma présence est pour toi nécessaire, crois-tu hideusement. ( Un temps) Mais que les bûchers ne servent à rien, que les vents ne soient toujours pas favorables, et que la guerre de Troie soit longue, longue, longue, et douloureuse, comme tout imbécile combat.

L'Acolyte

Chouette, la guerre de Troie n'ira pas loin, la guerre de Troie n'aura pas lieu !

Le Rétablisseur de Vérité.

Tais-toi, ignare ! Tu n'as sans doute pas lu la pièce jusqu'au bout ! Je te dis qu'elle durera longtemps, de quoi en traumatiser plus d'un ! Les hôpitaux psychiatriques ne désempliront point

Iphigénie

Enfin, tels sont mes souhaits : on doit de tous les sombres rejetons d'Atrée effacer ensuite jusqu'à l'épouvantable trace.

Le Rétablisseur de Vérité.

Elle s'y croit, la petite ! Mais laissons-la mourir en paix, inutile de l'affoler en lui expliquant qu'à Hiroshima comme à Varsovie, à Alger comme à Paris, ou bien même à Ay, partout où sa famille passera, d'autres enfants comme elle gentiment seront sacrifiés. D'un juste étonnement, sinon, elle demeurerait frappée !

L'Acolyte

Et tous n'auront pas les honneurs du théâtre ! Encore moins de la cape et de l'épée !

Agamemnon

Allez, femmes. Que votre destin rattrape votre vie. À la mort, comme il se doit ( La mère et la fille sortent, tête basse.)

 

Pour lire la suite... il suffit de me la réclamer...
Voici quelques images de ce grand moment théâtral, vécu à La Riche au printemps 06 :

Voici le Rétablisseur de Vérité...

... avec son Acolyte !

Là, c'est l'ombre d'Electre,
laquelle, dans sa révolte, et sa modernité, fait planer sur la vie des autres personnages une certaine violence...

Le tout, raconté, surligné, commenté, par le Rétablisseur de Vérité et son Acolyte :

Et si ces images ne vous suffisent pas, cliquez ici, vous en verrez d'autres !


Ce qu'en dit la critique ?


Un article du journal La Nouvelle République,
daté du lundi 26 juin montre une photo, avec comme sous-titre,
"Des jeux de masques impressionnants".
La journaliste, Florence Vazou, évoque notamment "La mise en scène de Mohamed Bellahcene, des compagnies Hop'ti Môme et Gavroche théâtre", mêlant "le théâtre d'ombre à une dynamique des années 60." "Neuf comédiens s'en sont donnés à coeur joie, offrant à cette pièce un ton très contemporain sur un texte des plus humoristiques. Le spectateur a pu ainsi mesurer la fragilité et l'équilibre à trouver entre le drame et l'humour. Une complexité que les comédiens ont su mettre en valeur. Un challenge réussi, d'après Anne Poiré, ravie de l'interprétation de son texte. La médiathèque fut le premier maillon d'une tournée annoncée d'Electre. (...)

Et pour voir le dépliant proposé par Chorea à cette occasion, annonçant ce spectacle, cliquez ici !