Guerra et Pax

ou

Le figuier des deux cousines

 

Guerra et Pax
ou
Le figuier des deux cousines

est un conte musical, commandé par Olivier Faes à Anne Poiré.

Concert du jeudi 15 juin 06, salle Jean de Ockeghem, à Tours - Au piano, Olivier Faes, le compositeur

 

Ce conte musical a été créé au printemps 2006 à la fois à Joué-lès-Tours, et à Sarreguemines.

 

 

"Ce conte peut être exécuté de plusieurs manières :

1 : version de base : 2 voix égales et instrument(s)

2 : 3 voix mixtes (cette 3e voix est donc facultative) et instrument(s)

3 : avec accompagnement du seul piano

4 : avec le piano et deux instruments facultatifs au choix, l'un aigu (ex : flûte), l'autre grave (ex : violoncelle)

5 : avec complément d'une contrebasse ou d'une basse électrique. Dans ce cas, suivre quand cela est possible la basse du piano

6 : avec ajout réfléchi et mesuré d'une batterie."

 

Pour tout renseignement sur la dimension musicale, le mieux consiste à s'adresser directement au compositeur, Olivier Faes...

http://olivier.faes.monsite.wanadoo.fr/

 

 

Le texte ?

 

Acte I

Le narrateur
Il était une fois deux cousines nées presque le même jour, mais dans des circonstances fort différentes.

La première, - Guerra - , était une drôle de personne : elle ne taillait jamais ses ongles, ni ses cheveux, qu'elle ne lavait qu'exceptionnellement, les jours de forte pluie, et bien malgré elle. Encore restait-elle le plus souvent cloîtrée dans sa grotte aux toiles d'araignée, attendant la fin de l'orage. Elle évitait scrupuleusement que de l'eau ne parvienne jusqu'à elle.
Guerra était une spécialiste du juron : elle traitait tout ce qui passait à cinq lieues à la ronde de toutes sortes de noms étranges, invectivant à qui mieux mieux... :

Guerra (choeur)

Sapristi !

Sapristi !
Saperlipopette !

Diable, diable, diable :
Bachi-Bouzouk je mets le souk !

Synecdoque, métonymie,
espèce de zeugma,
hybride de cancrelat !

Tudieu, morbleu,
vrai schreugneugneu,
tu n'es qu'un vieux cachalot
à caboche pleine d'eau !

Et bigre d'âne,
et bougre de vieux singe,
diplodocus fossilisé...

Et peste diantre,
et fichtre et foutre,
vieil ectoplasme de mammouth !

Ventre-saint-gris
et puis hardi,
carabistouille,
et sacristi !

Tu n'es qu'un flibustier
bien mal parti,
pas même côtier
ni même entier !

Palsambleu !
Morbleu !
Ventrebleu !
et Sacrebleu de...

Galopin mesquin...

Vrai vaurien,
ophidien sacré,
sale sournois saurien...

Merdre de merdre :
espèce d'hurluberlu,
tu vaux à peine
le menton pointu

très très velu
du Père Ubu !

Turlu-tutu,
chapeau pointu,
pousse tes pattes
mal entretenues.

De par ma chandelle verte,
cornegidouille
et jarniguienne,

ah nom d'une pipe
et nom d'un chien...

Jarnicoton,
tonnerre de Brest,
pardi, parguienne...

Ostrogoth
de tous mes maux !

D'enfer, je n'ai pas
assez de mots !

Le narrateur
Guerra était donc une spécialiste du juron...

Lorsqu'elle naquit, les fées avaient hélas oublié de se déplacer, trop occupées qu'elles étaient du côté de sa cousine.

Comme les mères des deux fillettes étaient toutes deux en train de donner le jour, chacune en une extrémité du monde, ce ne furent que les ogresses, et surtout, la sorcière Violente, qui se rendirent auprès de la couche putride, ravagée par les poux et les puces de Malveillante.

Lorsque Guerra sortit en distribuant force coups de pied du ventre de sa mère :
Malveillante, la mère
Ah, quelle admirable enfant !
Foi de jeune accouchée, moi, Malveillante, je n'en reviens pas !
C'est moi qui ai réussi si extraordinaire et intelligente malignité !
Bravo !
Eh bien, puisqu'il en est ainsi,
Guerra nous te nommerons !

Qu'en penses-tu, Violente,
toi, sorcière mon amie ?

Le narrateur
La sorcière Violente ne voulut pas rester sans glisser son grain de poivre, et s'exclama à son tour...

Violente
Par trois fois, je le jure et je l'affirme, rage et orages, tempêtes et cyclones, par Baphomet, par Baphomet, par Baphomet, cette petite me ressemblera !

Le narrateur
Violente n'aimait rien tant que faire souffrir, arracher un bras, provoquer des collisions sur l'autoroute, faire exploser une bouteille de gaz à proximité des nourrissons, affûter des couteaux et ciseaux tranchants sur lesquels, accidentellement, quelqu'un, très vite, allait se heurter...

Le narrateur
La soeur de Violente, - Brutalia -, ne put s'empêcher de surenchérir. Une pincée de piment par-ci, pili-pili par-là :

Brutalia
Par trois fois, je le jure et je l'affirme, rage et orages, tempêtes et cyclones, par Baphomet, par Baphomet, par Baphomet, cette petite me ressemblera !

Le narrateur
Brutalia, infatigablement, testait à la récréation non seulement des lance-pierres et des poings américains, elle inventait également chaque jour quelque nouveau piège, - souricières à humains -, chausse-trapes dans lesquelles ses congénères pouvaient se tordre les chevilles, se coincer les mains, voire se briser définitivement le cou.

Le choeur
Comme elle était habile !

Le narrateur
La douleur était telle que parfois de petits enfants innocents devaient être amputés, tant le mal était intolérable.

Le narrateur
Le frère de Violente et Brutalia, - Torturon -, se fâcha que l'on eût parlé avant lui.
Il assaisonna la recette d'ingrédients plus préjudiciables encore !

Torturon
Comment ! L'on prend ma place de cochon de salaison dans ce chaudron ?!

Le narrateur
Il soupira, faisant se soulever à l'horizon des milliers de petits hommes légers et faibles, qu'il fit retomber en bouillie : un cyclone dévastateur venait de balayer violemment de pauvres îles lointaines...

Le narrateur
Ce carnage ne le calma point.

Le narrateur
Il broya dans ses poings crispés quelques peuples nomades. Puis d'autres, sédentaires, en voie de disparition. Désolation à ses nerfs nécessaire.

Le narrateur
Mais hélas, Torturon n'en ressentit nul soulagement.
Aussi brama-t-il sans se retenir... :

Torturon
Par trois fois, je le jure et je l'affirme, rage et orages, tempêtes et cyclones, par Baphomet, par Baphomet, par Baphomet, cette petite me ressemblera !

Le narrateur
Torturon, que l'on surnommait affectueusement parfois, Pince-porc, Totor, ou encore Tisons brûlants, avait des yeux de braise et des ongles pointus, comme ses oreilles... Il était le roi des supplices, en inventait toute la journée. Les tenailles avaient été, avec les marmites d'huile bouillante, ses premiers jouets, dès le jardin d'enfants !

Le narrateur
Lorsque Guerra grandit, elle développa tous les "talents" qui lui avaient été promis et avaient été annoncés par ses illustres parrains et marraines.

Choeur

Calamité !

Calamité !

Ah le chevalet,
le pal,
le garrot,
le knout,

la roue,
la tenaille...

Pisse le sang
et craquent les os.

Tripalium, tripalium, tripalium,

Le travail
est chevalet de torture !

Calamité !

Tripalium, tripalium, tripalium,
le travail, c'est tout à fait le pied !

Autodafé !
Bûcher !

Mon travail préféré...

Pisse le sang
et craquent les os.

Crucifiement !
Écartèlement !
Écorchement !

Empalement !

Merveilleux travail,
réellement...

Calamité !

Pisse le sang
et craquent les os.

Ah !
Vive l'énervation !
Vive la flagellation !
Vive la lapidation !

Que j'aime la décollation,
j'adore la question...

Calamité !

Pisse le sang
et craquent les os.

Le narrateur
Oui, Guerra se rendit fort habile dans l'emploi du chevalet, pal, garrot, knout, de la roue et de la tenaille...
Elle infligea à ses chats comme à ses meilleurs amis, autodafé et bûcher.
Elle testa sur ses chiens et ses voisins crucifiement, écartèlement, écorchement, empalement.
Elle expérimenta avec brio et délectation, sur ses tatas et tontons les plus doux et généreux, énervation, flagellation, lapidation, décollation, question...

Le narrateur
Elle ajouta enfin un sadisme plus subtil encore à son goût pour la souffrance d'autrui : sa férocité n'avait d'égale que la sauvagerie cumulée de tous ceux qui avaient présidé à sa naissance...

Eux ne s'attaquaient qu'à quelques victimes à la fois : il lui fallut l'humanité toute entière.

Le choeur, effrayé
L'humanité toute entière !

Le narrateur
Pour parvenir à ses fins, - habile stratège - , elle se fit offrir, pour ses dix-huit ans, l'objet de sa convoitise depuis des années... le rêve de sa vie.

Le choeur, interrogateur
Une belle poupée ?
Une bicyclette intégrée ?
Une montre supersonique à vitesse élevée ?

 

Le narrateur, moqueur
Mais non !
Pas une grosse cylindrée !
Pas un ordinateur.
Ni une chaîne stéréo...
Encore moins des vêtements à la dernière mode.

Ni même un rendez-vous avec un galant séduisant...

Le choeur, interrogateur
Alors ?
De quoi pouvait-elle bien rêver ?

Le narrateur
Fléau suprême : Guerra se fit livrer, dans un somptueux paquet-cadeau bardé de fil de fer barbelé, piégé, contenant des mines antipersonnel...

... un figuier

... de barbarie.

Le choeur, consterné
De baaaaaarrrrrrrrrrrrbbbbbbbbbbaaaaaarrrrrrrrrrrrrie !

Le narrateur
Ohhhhhhhhhhhhh, ce n'était pas n'importe quel arbre que ce figuier-là !
On l'appelait, si l'on voulait faire savant, un oponce.

Mais personne, à part les agronomes, botanistes et magiciens émérites -, ne parviendrait jamais à retenir pareille réponse...

Cette plante grrrrasse, à tiges aplaties, comme d'immenses orrreilles ou rrrraquettes, s'épanouissait en tuberrrrrrrcules monstrrrrrrrueusement épineux...

Le choeur
Ah, les piquantes aiguilles du figuier de barbarie... !

Le narrateur
Les petits esthètes qui souhaitaient approcher les grandes fleurs qui sortaient de ce cactus, pour en confectionner un bouquet, voire les gourmands avides de ses fruits apparemment délicieux...

... se faisaient éperonner,
et en quelque sorte gangrener.

Le choeur
Empoisonner ?
Corrompre ?
Vicier ?

Le narrateur
Féroce figuier de barbarie : le venin de la guerre coulait alors dans le sang de ses pauvres victimes.

Guerra riait, à gorge déployée, montrant ses dents, longues, longues, longues...

Elle se régalait.

Ah, sentir le venin de la guerre, coulant à flots, dans les veines et artères d'innocentes victimes...

C'est pourquoi Brutalité et Sauvagerie sévissaient depuis si longtemps sur la terre... Car si Guerra était immortelle, son barbare figuier l'était également.

Et par un subterfuge que seuls les sorciers les plus puissants et malins connaissaient, les fruits de cette plante exceptionnelle étaient particulièrement appétissants, tentants : tous ceux qui passaient à proximité, ne pouvaient s'empêcher d'aller y frotter leurs mains.

Toute l'histoire de l'humanité était née de cet affreux oponce, de ce cactée maudit aux tiges ensorcelées....

Choeur

Hélas...

Hélas
hélas

Brutalité
chaque jour
sévissait !

Hélas
hélas

Brutalité
chaque nuit
sévissait !

Toute l'histoire
de l'humanité
était née
de cette cactée
maudite
aux tiges ensorcelées...

Hélas
hélas

Sauvagerie
avait grandi !

Toute la triste histoire
de l'effroyable
humanité
avait jailli
de cette effroyable barbarie

de cette cactée
maudite
aux tiges ensorcelées...

 

Acte II

Le narrateur
De son côté, la cousine de Guerra était bien malheureuse des pouvoirs de la fille de sa tante !

La petite Pax avait surgi tout en douceur du ventre de sa mère, Concordia.

Elle gazouillait.

De sa bouche enchantée, jaillissaient mille pierres précieuses, des parfums capiteux, des notes de musique éblouissantes, harmonies fort agréables, qui rendaient ceux qui les entendaient, les sentaient, les voyaient, les touchaient, HEUREUX !

Le choeur

La vie est belle !

 

La vie est belle !

Beauté,
amour,
je n'aime rien
que la tendresse...

La vie est belle !

Bonté,
Amitié,
Fidélité,
je n'aime rien,
que l'amabilité...

La vie est belle !
Aménité,
Affabilité...

Éloignons
toute
animosité !

La vie est belle !

Nous pouvons
tous
cohabiter.

La vie est belle,
avec un peu
de gratuité,
de générosité.

La vie est belle,
j'aime la sentir
vivante palpiter.

La vie est belle,
vive la sensibilité !

Oui,
la vie est belle,
si belle,
si belle...

Le narrateur
Guerra était très jalouse de Pax.


Elle la trouvait jolie, preste et agile, souple, effroyablement féminine : d'une humanité ridiculement scandaleuse.

Elle avait bien cherché à faire en sorte que Pax agace l'extrémité de ses phalanges les plus fines contre l'aspérité au venin fatal de son figuier de barbarie.
Mais les fées avaient enveloppé la petite Pax d'un nuage d'innocence tel qu'elle était préservée de toute tentation...

Pax avait donc grandi, seule et belle, loin de l'arbre exécrable de sa satanée cousine.

Le narrateur
Mais les autres humains, eux, ne cessaient de s'y heurter !
Le monde s'en ressentait !

Rapidement, Pax-la-Sage, affligée, résolut de fuir les massacres causés par sa cousine parmi les hommes, et se rendit là où elle était sûre de ne plus jamais être confrontée à la barbarie.

Pax ( le choeur)

Partons


Partons !
Fuyons !

Protégeons nos illusions... !

Endurer,
tolérer :
le coeur a ses limites,
que la raison ne connaît point...

Partons !
Fuyons !

C'est la seule
possible conclusion...

Le narrateur
En ce temps-là, la merveilleuse fillette était d'une pauvreté extrême. Elle vivait, misérable et recluse, dans un cabanon isolé, aux planches décaties.
Sa seule nourriture lui venait d'un petit arbrisseau, dont lui avait fait don sa marraine Utopia, avant de partir pour un long voyage nécessaire.

Utopia, lui parlant à l'oreille,
en lui tendant un petit arbre.

Ô Pax ma filleule,
Conserve précieusement ce modeste figuier commun...
Plante-le là
Où tu décideras de t'installer !

Le narrateur
Le feuillage, d'un vert sombre scintillant, exceptionnel, offrait bénéfique ombrage. Surtout, des fruits savoureux, charnus, jaillissaient à l'occasion, juste afin de l'empêcher de mourir totalement de faim.

Pax les mastiquait longuement, en pleurant parfois sur le sort de l'humanité, aux prises avec Guerra, sa cousine, qu'elle fuyait comme la peste ou le sida.

 

Le narrateur
Cette dernière, lorsqu'elles étaient enfant, lui avait tranché net ses belles nattes soyeuses, d'un brutal coup de cutter ! Elle l'avait brûlée, avec des tisons rougeoyants, cherchant à la défigurer, lorsque leurs parents respectifs avaient le dos tourné.
Guerra avait également inventé un jeu subtil, - et truqué ! -, dans lequel elle gagnait systématiquement : les gages étaient autant de tortures qu'elle infligeait à sa cousine...
Aussi, dès que possible, la douce Pax avait-elle fui, s'était-elle éloignée du monde des humains, soumis à sa tyrannique cousine, et avait-elle installé sa peine sur les bords d'un paisible ruisseau, loin des tourments infligés par d'autres hommes à l'ensemble de l'humanité.

Elle vivait, pauvrement, mais heureuse.
Personne ne venait jamais la voir.
Aussi Pax s'étonna-t-elle lorsqu'un matin, un vieillard, bossu, pauvrement vêtu, clopinant sur sa jambe malade, la héla au détour d'un chemin.

Le vieillard bossu
Je cherche ma route, ma bonne enfant !

Pax
Pauvre homme, fragile... Mais vous tremblez ! Votre canne brinquebalante me fait pitié ! Entrez, monsieur... Venez vous installer à l'ombre de cette abondante et réconfortante frondaison, reposez-vous...
Mangez donc ces quelques fruits qui me restent...

Le narrateur
Pax l'accueillit, lui offrit le gîte, le couvert. Elle lui céda tout ce qui lui restait comme figues bien fraîches, violettes comme des fleurs, à l'extérieur, et rouges, pulpeuses, à l'intérieur.
Son arbrisseau, à feuilles lobées, avait justement produit de quoi sauver cet affamé !
Les fruits étaient plus que comestibles : merveilleusement bons !

Réparateurs.

Pax n'en garda aucun : l'accueil lui paraissait plus important qu'assurer son lendemain !


Hélas, l'homme n'était qu'un truand.
Il voulut la dévaliser. Il la molesta. Il brisa même l'une des branches du petit figuier.

Marqué par les épines de Guerra, ce simulé vieillard ne connaissait de l'existence que Violence et Barbarie.

Pax pleura longuement après le départ du malotru, non de ce qu'il lui avait fait subir, mais de ce que sa cousine avait fait de cette ombre d'homme.
Elle pansa son arbre, lui parla, le réconforta tant et plus... mais ce dernier resta tout bancal, tordu, comme l'avait été le méchant visiteur.

Le temps passa.
Voilà qu'arriva un deuxième voyageur.

Le féminin serait ici plus approprié : c'était une dame, pâle, vêtue de haillons, et pieds nus.
Elle avait été violée, torturée, avait vu mourir ses enfants. Son propre père avait été décapité sous ses yeux. Sa mère éventrée. Elle marchait, l'air hagard, récitait des quasi-poèmes, sans doute appris lorsqu'elle était enfant, comme ses tables de multiplication. Toute sa raison l'avait quittée. La pauvre hère n'avait plus que ses ampoules, pour avancer, et sa bouche, pour débiter quelques mots insensés.

La dame en haillons (le choeur)

Trois oiseaux deux bouts de ficelle...

Trois oiseaux,
deux bouts de ficelle :
queue sur le sel !
-
Hannetons
cerfs-volants
faut-il qu'il y ait du vent ?
-
Tête à l'endroit,
oiseau de proie,
je compte jusqu'à trois.
-
Mer à l'envers,
pic-vert !
-
Neuf plus deux et quatre fois sept :
adresses de mouettes
sucettes !
-
Six abeilles
un héli-coléoptère
et deux avirons :
moutons !
-
Trois moins deux fois treize :
moi j'aime les fraises.
-
Treize plus quatre plus deux :
sardine aux oeufs.
-
Deux colères à l'huile
plus un rire grillé :
champignon des villes
et canard laqué !
-
Quatorze fois
cinq
fois deux :
soupir d'amoureux.
-
Douze et trois plus vingt puis sept :
dans ma musette,
ruban de mouette
ou de jacassette.
-
Deux plus trois plus quinze plus douze
jolie tresse et marteau
tournevis et chapeau
crapaud
-
Douze billes plus un classeur plus un avion,
égal fille,
bonheur et ballon !
-
Vingt-huit plus douze moins trois :
gros doigts !
-
Trente moins cinq plus deux :
poule aux oeufs !
-
Quarante moins deux plus douze ?
Épouse ?
Plutôt pelouse
-
Orages et rêves de nuages :
cinq caisses de melons
et une de papillons.
-
Trois petits papas
une poupée sans bras
pour un résultat
tout droit
-
Plouf plouf :
un cahier perdu
dix crayons retrouvés
treize à la douzaine
c'est vingt assuré !
-
Tourne, tourne,
sept fois ta langue
dans ton bocal
si tu ne veux pas
faire du mal
ou noyer
le petit
chaperon...
-
Quatre
à quatre

escaliers
cages et paliers

en seize minutes
je suis dans ma hutte !
-
Qui part deux fois à la chasse
à la limace
ne perd jamais
plus de six places.
-
Quatre saisons
avec ou sans blouson
ouvrent l'horizon !
-
Hélas,
sept jours dans la semaine
et si peu de mercredis !
-
Je regarde les fourmis
est-ce qu'elles aussi
ont mille et un
soucis ?
-
Quatre vérités, - un scarabée doré-, et trente-six chamelles
c'est mieux qu'un filet
à quatre poignées !
-
Deux temps,
trois mouvements,
la gymnastique
avec le maître
c'est beaucoup moins rigolo
que les dictées
bien préparées !
-
Jamais
deux sardines
deux trompettes
deux cacahuètes
sans vingt-trois chaussettes.
-
Trois mousquetaires
divisés par un quart d'heure,
je retiens deux fées,
envolées,
une pendule
pour les braves mules,
et j'obtiens
quatre sorciers
faisant
des bulles
-
Manger comme quatre
des bonbons de sept lieues
à la Chantilly
avec des marrons
et du dragon bleu

c'est bien mieux
beaucoup mieux
que n'importe quelles
bottes de radis
même du paradis !
-
Chercher midi
à quatorze
ou quinze heures
multiplie
les effets des ascenseurs.
-
Un encrier
sur son trente-et-un
appelle à la rescousse
Surcouf
Ali-Baba

et les quarante chanteurs.
-
Après deux minutes d'arrêt
tout le monde reprend
le voyage émerveillé
pour les cinq continents.
-
Je retiens un
j'ôte deux,
voilà escapade,
escargot
escampette pouet-pouet !

Le narrateur
La dame avait perdu le sens commun. Sa tête fêlée était toute détraquée !
Désaxée...
Pax n'hésita pas : elle venait à peine de voir fleurir, puis se transformer en fruits juteux, deux merveilles de son petit figuier d'innocence.
Elle alla cueillir les rondeurs appétissantes, les lava dans le ruisseau.
L'onde fraîche donna d'incroyables couleurs au succulent repas.

La femme ne les regarda pas : à ses yeux, le monde ne tournait plus qu'à l'envers. Elle les arracha à la main généreuse, les écrasa, coups de talons qui rappelaient ce qu'elle-même avait vécu.

Ensanglanté, des fruits il ne restait plus qu'un tas informe, sans espoir d'être jamais ramassé par personne.

La dame s'éloigna, elle ne savait même pas qu'elle avait croisé Pax.


Cette dernière ne parvint pas à éponger ses larmes. Elle se dit que vraiment la planète était mal orientée !

Elle avait faim : le figuier ne voulait plus donner, si c'était pour être ainsi bêtement dilapidé.


L'hiver passa.


À nouveau seule, Pax, amaigrie, se nourrissait de racines, de presque rien : l'espoir l'avait quittée.

Lorsque son arbre daigna reprendre sa fructification, à l'horizon l'on vit arriver un enfant.
Pax n'eut pas le coeur de lui refuser les maigres bouchées qu'il sollicitait.

 

L'enfant
S'il te plaît, dessine-moi la paix !

 

Le narrateur
lui demanda-t-il, en lui montrant les plaies qui zébraient son dos, et ses cuisses, et ses mains.

 

Le choeur
L'enfant avait été battu.
L'enfant avait été esclave.
L'enfant avait été soldat.

Le narrateur
Il s'était échappé, il n'en pouvait plus de tant et tant être leurré.


Pax ne pouvait refuser son aide à cet enfant malingre.
Elle lui tendit la dernière de ses figues, trempa dans le jus un bâtonnet de bois, tombé au pied du tronc, d'un rameau fragile, - cassant, mais toujours vert - , et décrivit sur le sol, instinctivement, ses rêves les plus forts, les plus denses. Ses désirs, ses aspirations... L'encre sucrée s'évaporait, mais laissait une trace incroyable, poétique, aérienne, musicale.

Le liquide contenu dans la substance végétale ne s'épuisait pas !
Au contraire, sans même une pression, il se multipliait, s'amplifiait, augmentait en quantité, en qualité...

Les dessins proliféraient, et Repos, Tranquillité, Réconciliation, Concorde, Entente, Pacification, Armistice, Calme, Quiétude,Trêve, venaient effacer Agitation, Brutalité, Conflit,Torture, Troubles, Violence, Affliction, Traumatisme.

Dommages et Préjudices s'évanouissaient sans demander leur reste, absorbés par la terre meuble.

Aussitôt resurgirent, - venus d'on ne sait où - , le vieillard bossu, la dame rendue déraisonnable, l'enfant, accompagnés d'une cohorte, d'une foule de gens. Tous ceux qui avaient un jour ou l'autre approché l'affreux, le méchant, le belliqueux figuier de Barbarie de Guerra, et tous se penchèrent sur ce graphisme merveilleux, porteur d'Espoir, né de l'aimable figuier magique de Pax.

Ce dernier avait fait des racines.
Bouture, marcottage, graines semées naturellement ? Il s'était grandement multiplié !

L'irremplaçable figuier de Pax avait soigné ceux qui avaient mangé de ses fruits enchantés, et même celle qui avait foulé aux pieds sa pulpe la meilleure : la chair et le jus s'étaient métamorphosés en antidote, prodigieux contrepoison, merveilleux remède au Mal, et voilà que la férocité s'estompait...

Le petit enfant se transforma en prince du bonheur, il posa ses lèvres sur Pax, laquelle grandit, grandit, grandit...

 

L'on dit même que Paix envisage désormais de revenir se mêler aux hommes...

Choeur
Oh oui, Pax, reviens !
Reviens...

Le narrateur
Tout espoir n'est donc pas perdu !

Le narrateur
Depuis ce jour, la cousine Guerra perd chaque jour du terrain.
Harpie bientôt anéantie !

Le figuier de barbarie, hélas, continue parfois de tenter quelque gourmand, quelque inconscient, égaré en ces terres lointaines de Méchanceté, où le voilà relégué. S'ensuivent bêtement querelles et disputes...

Mais les fruits voluptueux du figuier sucré de Pax cautérisent et apaisent, soignent et pansent. D'autres troncs ont poussé, des champs entiers se dressent désormais, contre la Barbarie.

À toi de devenir Jardinier : occupe-toi de ton arbre.
Arrose-le chaque jour, et surtout, choisis-le bien !

Choeur

Jardinier, jardinier


Jardinier, jardinier,
N'oublie jamais ton arbre...

À bas Guerra
et vive Pax !

Jardinier, jardinier,
Surtout choisis-le bien...

Jardinier,
Arrose ton arbre
chaque matin...

À bas Guerra
et vive Pax !

Jardinier,
N'oublie surtout pas
de dessiner
de rire
et de chanter !

À bas Guerra
et vive Pax !

Jardinier, jardinier,
efface Brutalité,
même larvée...

À bas Guerra,
et vive Pax !

Conflit,
entre amis
ou ennemis,

violence,
insolence,
et turbulences virulentes...

À bas Guerra
et vive Pax !

Jardinier, jardinier,
efface Agitation,
Affliction,

Troubles, torture,
et traumatisme...

À bas Guerra,
et vive Pax !

Jardinier,
arrache
Dommages et Préjudices,

Que prolifèrent
Repos,
Tranquillité,
Réconciliation,
et Pacification...

À bas Guerra,
et vive Pax !

Que se multiplient
Concorde, Entente,
Armistice,
Calme, Quiétude,

Trêve :
Que vive la vie.

À bas Guerra
et vive Pax !

 

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Ce spectacle a été donné le mardi 13 et le jeudi 15 juin, 2006 salle Jean de Ockeghem à Tours, à 20 h 30 :

Le Figuier des deux cousines
Conte musical d'Anne Poiré et Olivier Faes


Choristes et comédiens du Lycée Jean Monnet, de Joué-lès-Tours, avec la participation d'élèves des collèges René Cassin, de Ballan-Miré, Léonard de Vinci et Lamartine, de Tours.


Avec le concours de Jean-François Bercé, contrebasse, Patrick Crétenier, clarinette basse, Philippe Haguenier, batterie, Jimmy Vanhonacker, piano.


Direction : Laurent Bres, Olivier Ricoul, Charles Tobermann et Olivier Faes.

 

Et le 9 juin 2006, à Sarreguemines, pour des rencontres chorales : Le Figuier des deux cousines a également été donné, à 20h30, sur la Scène de l'Hôtel de Ville de Sarreguemines, par les chorales du Lycée J.de Pange de Sarreguemines et des collèges Fulrad et Himmelsberg de Sarreguemines, et Robert Schuman de Hombourg-Haut.

Quelques échos des spectacles mis en scène ?

Alors, alors, comment ça s'est passé ?????????,

a demandé Olivier Faes, le compositeur, à Jocelyne, qui organisait le spectacle de Sarreguemines, en juin 06.

La Création avait déjà eu lieu à Tours, devant un public nombreux (plus de mille personnes !), et avait rencontré un énorme succès.

Voici la réponse de Jocelyne... :
.............................................!!!!!!
> Super...!
(...) la surprise a été vraiment très agréable : les avis ont tous été enthousiastes, sans retenue, et unanimes.
Une critique plus nuancée est revenue toutefois : "... on en aurait aimé
encore un peu... dommage que c'était court..." Nous l'attendions cette
remarque; 65mn sans pose + 10mn de "verbiage" autour des remerciements... et
du tirage au sort. Car il y a eu un tirage au sort....
Dans notre recherche de mise en scène (fort appréciée elle aussi, soyons
modestes !) nous avons intégré une entité supplémentaire : les
accessoiristes. Idée géniale s'il en fut, puisque leurs interventions
scéniques soutenaient en permanence l'aspect allégorique du conte. Ainsi,
durant "La vie est belle", Pax lance avec grâce des pétales de roses sur la
scène, sur le choeur, sur le public du 1er rang et 2 accessoiristes montent
dans le public pour distribuer en même temps et au hasard 16 cartons
numérotés portant la mention « A conserver précieusement jusqu'à la fin du
spectacle ». Suite du conte.

Fin du conte. Je prends donc la parole pour le mot de la fin (...) là, je
raconte un peu la genèse de l' « aventure » Guerra & Pax j'adresse les
remerciements d'usage et j'appelle sur scène Coralie (Pax) et Adélaïde
(Guerra) pour que Pax tire « de sa main innocente » au sort un numéro (de
1 à 16) dans son petit panier de pétales. Elle s'exécute. N°7. J'invite le n°7 à nous rejoindre sur scène pour que Guerra puisse se séparer de son cactus rendu inoffensif par tant de bons
sentiments, en l'offrant au spectateur ayant le n°7. Là éclat de rires
alentour : le n°7 descendant dans les allées de la salle se trouve être la
maman de Coralie, notre Pax !! Ainsi le cactus devenu bon est retourné en
famille et la main dite innocente a été inspirée par son petit figuier !

Voilà : évidemment nous avons pris un plaisir immense : la journée de
travail a été une succession de catastrophes : le choeur n'avait aucun son,
le texte était incertain dans des endroits où nous n'avions jamais aucun
problème, Ludovic avait des blancs, nos directions respectives
embrouillaient les musiciens, bref la cata ! Et comme souvent, le soir même
les pendules étaient à l'heure. Les musiciens eux aussi ont été conquis.
Bref, c'était super ! (...)
Jocelyne

L'affiche de la version lorraine ci-dessus

et ci-dessous, la direction du choeur, cette fois-ci, à Tours, par Olivier Faes.

On peut admirer le dos du compositeur, Olivier Faes,
et sur le côté, les musiciens qui accompagnaient le piano (sur la droite) et le choeur, à trois voix.


Parfois le chant était accompagné par du théâtre, fort efficace pour faire naître le sourire...
 
Dans le journal La nouvelle république du 26 mai 06, Philippe Haller donne la parole à Olivier Faes : "Travailler avec un poète actuel ? "Pour un compositeur, pouvoir collaborer avec un poète vivant, construire ensemble des projets est un luxe et un bonheur rare.""

Evidemment, ce plaisir est partagé, totalement !

Pour voir d'autres images du spectacle de Tours (2006), cliquez ici.
Et pour découvrir le dépliant annonçant le festival transversal de Chorea 2006, cliquez alors plutôt là !


D'après le compositeur lui-même :
· Interprétation du conte musical.
Les possibilités sont multiples :
· les personnages :
- 2 personnages ont un texte important :
- le narrateur
- la dame en haillon
- quelques personnages à texte moins long :
- Malveillante (mère de Guerra)
- Violente, Brutalia, Torturon
- des voix dans le chur interpellent le narrateur
- Utopia
- le Vieillard bossu
- l'Enfant

· la formation vocale : 2 voix égale, ou 3 voix mixtes. Cette 3e voix est facultative et n'est pas présente dans tous les chants, certains passages sont même à l'unisson.

· l'instrumentation est à géométrie variable :
- 1 piano (ou clavier) seul
- 1 piano et 2 instruments : 1 aigu (flûte, violon), 1 grave (violoncelle) usage possible du synthé
- ajout possible d'une contrebasse ou d'une basse électrique (suivre quand c'est souhaité et possible la basse du piano)
- ajout possible d'une batterie, possibilité de suivre rythmiquement les crescendos instrumentaux déjà écrits dans la partie de piano
· la durée : 50 minutes à 1 heure

· l'ambitus est raisonnable, adapté à des chorales de collèges et lycées. Le langage est tonal. Il n'y a pas de grosses difficultés mélodiques

· Un accompagnement piano sur CD est disponible, pour les répétitions

· Les partitions instrumentales séparées sont disponibles (transpositions sur demande)


· Résumé du Conte :
C'est l'histoire de deux cousines nées presque le même jour, mais dans des circonstances fort différentes.
Lorsque Guerra naquit, les fées avaient oublié de se déplacer, trop occupées qu'elles étaient du côté de sa cousine. Guerra reçoit les visites des ogresses et sorcières
Guerra grandit, développe tous les "talents" qui lui ont été promis par ses parrains et marraines.
Voulant s'attaquer à l'humanité toute entière, elle se fait offrir, pour ses dix-huit ans
dans un somptueux paquet-cadeau bardé de fil de fer barbelé, piégé, contenant des mines antipersonnel... .... un figuier .... de barbarie.
De son côté, Pax avait surgi tout en douceur du ventre de sa mère, Concordia.

De sa bouche enchantée, jaillissaient mille pierres précieuses, des parfums capiteux, des notes de musique éblouissantes, harmonies fort agréables, qui rendaient ceux qui les entendaient, les sentaient, les voyaient, les touchaient, HEUREUX !
Guerra était très jalouse de Pax.
Affligée, Pax résolut de fuir les massacres causés par sa cousine parmi les hommes, et se rendit là où elle était sûre de ne plus jamais être confrontée à la barbarie.
Elle vivait dans un cabanon isolé. Sa seule nourriture lui venait d'un petit arbrisseau, qui lui avait été donné par sa marraine, avant son départ.
Pax reçoit quelques visite. À chaque fois elle leur offre des fruits de son arbre, pour les secourir
- Un vieillard bossu qui cherche à la dévaliser
- Une dame en haillons
- Un enfant qui avait été battu
Pax donne à l'enfant la dernière de ses figues, trempe dans le jus un bâtonnet de bois, et décrit sur le sol, ses rêves les plus forts, ses désirs, ses aspirations... Les dessins prolifèrent, et Repos, Tranquillité, Réconciliation, Concorde, Entente, Pacification, Armistice, Calme, Quiétude,Trêve, viennent effacer Agitation, Brutalité, Conflit,Torture, Troubles, Violence, Affliction, Traumatisme.
Depuis ce jour, la cousine Guerra perd chaque jour du terrain
Le figuier de barbarie, hélas, continue parfois de tenter quelque gourmand, quelque inconscient, égaré en ces terres lointaines de Méchanceté, où le voilà relégué.
Mais les fruits voluptueux du figuier sucré de Pax cautérisent et apaisent, soignent et pansent. D'autres troncs ont poussé, des champs entiers se dressent désormais, contre la Barbarie.

À toi de devenir Jardinier : occupe-toi de ton arbre.
Arrose-le chaque jour, et surtout, choisis-le bien !

· le conte a été créé le 23 mai 2006, à 20 h 30, à l'Espace Malraux de Joué-lès-Tours, par les chorales du Lycée Jean Monnet ,de Joué-lès-Tours, et des collèges René Cassin, de Ballan-Miré, Léonard de Vinci et Lamartine, de Tours.
· reprise les 13 et 15 juin 06, à 20 h 30, salle Jean de Ockeghem, à Tours.
· Une autre interprétation du conte a été donnée le 9 Juin 2006 à 20h30 sur la Scène de l'Hôtel de Ville de Sarreguemines, par les chorales du Lycée J.de Pange de Sarreguemines et des collèges Fulrad et Himmelsberg de Sarreguemines, et Robert Schuman de Hombourg-Haut.


Un commentaire déposé  le 24 mai 2008 sur le site du Proscenium, spécialisé dans le théâtre ? Par Mathis, qui a hélas oublié de laisser son adresse, visiblement, je n'ai donc pas pu lui répondre directement... :

" Pièce agréable à représenter à beaucoup pour un spectacle de chorale... J'ai participé au projet de représentation du lycée Jean de Pange et aimerais trouver les accompagnements afin de pouvoir les rechanter (usage personnel uniquement, bien entendu) 

Comment faire ?"

Le mieux, c'est de contacter le compositeur, Olivier Faes, qui a d'ailleurs un site très bien fait sur la toile...