La source
(Nonnebourg)

est un recueil illustré abondamment par des encres de Chine de Patrick Guallino, paru en octobre 2001
aux éditions Comme ça et Autrement

Tirage : 100 exemplaires - pratiquement épuisés

invitation des cimes
à distance
(...)
les arbres dehors guettaient
nous les enfants les contemplions
sans savoir
(...)

racines noueuses
à la surface
résurgences du passé
(...)
les contrevents clignaient de l'oeil

(...)
girolles pissenlit muguet
poussés dru

offraient l'enclos cru du bonheur

(...)

Couverture du livre d'Anne Poiré.

Il est ici question d'enfance...
et des racines de la création...

et les branches qui croquent sous la dent
le soulier
que l'on traîne

le brusque bruissement
*
errances aux parfums de sous-bois égarant

*

feuilles mortes
graffitis
la fleur de grès outre gonflée de souvenirs
 
(...)
à perte de senteurs
terreau recomposé


une enfance
un poète
et tant et tant de sapins

persistants

(...)

la poésie était partout présente
nous aurions dû

tous

devenir poètes

extraits de
La source (Nonnebourg)
poème d'Anne Poiré
illustrations (nombreuses, en noir et blanc ) de Patrick Guallino

éditions Comme ça et autrement
parution automne 2001

 

Ce qu'en dit
la critique ?

Jean Pierre Levaray
dans (Cahier d')ECRITURES n°6
novembre 2002

On @ Faim !
BP 47
76 802 St Etienne du Rouvray cedex


Sans doute, à ce jour, la plaquette de poésie d'Anne Poiré la plus forte. Il y est question, à travers la forêt des Vosges, de l'enfance, lorsque le monde promet d'être merveilleux, où une maison dans les bois pourrait être celle des 7 nains, où il pourrait y avoir le loup, où tout a une allure de monde immense à conquérir, où tout y est beau ou bon. Une forêt, ventre maternel d'où il faudra sortir pour grandir, une forêt où le père était encore là... Un texte, des images, des sensations très forts.


Jean-Paul Gavard-Perret
Lecture parue dans L'arbre à Paroles 114

octobre-novembre-décembre 2001

Maison de la Poésie d'Amay
BP 12
4540 Amay
Belgique


et dans la revue
L'indicible frontière
N°3 Automne-Hiver 2002

Villa Clio
87 260 Vicq-sur-Breuil

Anne Poiré, La Source (Nonnembourg), illustrations de Patrick Guallino, Comme ça et Autrement Éditions.

Il y a deux manières de lire la Source (Nonnenbourg). Le côté superficiel et chose vue auquel Anne Poiré veut donner une crédibilité, un côté aussi dans lequel les dessins de Patrick Guallino ne seraient en effet que des illustrations. Prendre alors cette Source à mi chemin entre calembour et calembredaine, entre aphorisme et chose vue, n'est pas stupide : cela permet même de savourer quelques vérités façonnées au scalpel afin de leur donner des aspérités contondantes :


Cela embaumait le champignon

l'humus

toute une généalogie

étrennant sa sève

Mais il est aussi possible de considérer un tel livre comme une visibilité-matière dans laquelle texte et dessins "jouent" étroitement en écho, en tracé du corps, pour une réactivation d'émotions premières. En une telle lecture-vision du livre il y a le gouffre, le gouffre du corps. Il y a un cirque froid et en mouvement. L'homme jamais dedans. L'homme qui tourne autour, qui attend. Il y a aussi un gouffre solaire, un appel. Lorsque le dessin "tremble", lorsque le poème se fragilise dans son épure l'attention et la tension se font plus grandes:

Le rire des myrtilles à pleines poignées

moquait les peignes interdits

irréfléchies blessures

infligées à chaque plant

La source montre donc mais fait mieux : dévoile, dit aussi ce qui nous sépare et de nous et du monde, dit la difficulté d'être là sans en donner les raisons : Anne Poiré et Guallino se contentent de la "re-présentation" de notre monde, ils n'en "font" pas plus et ils ont bien raison. Reste ce gouffre dans le corps, du corps qui le creuse vers on ne sait quelle mer. Il y a ce creux qui déborde lune plage ou escalier sale. Il y a ces lignes brisées qui montrent ce que recouvrent les traces. Reste pour nous à trouver notre Lieu original ouvert et invisible, reste à construire l'image impossible à toucher. D'où ces poèmes et ces dessins qui restent autant de traces, fêlures, accrocs dans lequel l'être est retourné afin qu'il puisse enfin adhérer au monde et à lui-même lorsque - comme ici - les mots et les signes ressemblent au silence mais ramènent au sens.

 

Roger Lahu
revue Noniouze n°13

7 grande rue
49 750 Rablay sur Layon

 

Un merveilleux petit bouquin ! Anne Poiré par toute petites touches, parfois un mot, évoque un de ces lieux d'enfance magique comme nous en avons tous un en mémoire. Ici c'est un chalet en forêt des Vosges. Toute la magie des enfances, les odeurs, les bruits, les jeux, les peurs, les découvertes. Du temps où chacun, comme Anne Poiré pourrait écrire : " je comprenais / couramment / les dialogues des piquantes bogues / le dialecte des insectes." Temps de l'enfance où "la poésie était partout présente/nous aurions dû/tous/devenir poètes". Mais encore faut-il apprendre à voir, à ressentir vraiment, puissamment, dans le "silence épais/moelleux" de la forêt "dignement hantée".

J'ai vraiment pris un plaisir immense à lire (et à regarder) ce livre d'"images" (en pensant à Henri Bosco et à ses Pascalet et ses Hyancinthe enfants découvreurs des vraies sorcelleries du monde réel.)

 

Jean-Pierre Levaray

Je me suis lancé dans La Source. Alors là, bravo. Tu as un style propre, qui fait naître des tas d'images. Là il s'agit de nature, mais je pense aussi de nostalgie pour une période bénie mais disparue, car même si c'est tout juste suggéré, il y a la mort. Tu arrives à refaire naître des sensations.

 

Marie-Christine Rey

J'ai beaucoup aimé "La source", c'était comme si tu m'avais prise par la main pour m'entrainer dans tes souvenirs d'enfance, tes sentiers de vie. J'ai suivi heureuse d'y trouver le bonheur de tous ces instants de vie.

Merci pour ce doux voyage.

Claudine Goux

Il est superbe, ce livre de Sources. Plein de fraîcheur, de verdures et d 'enfance, un régal à lire et à regarder, les illustrations sont en écho impeccable avec les textes.

 

Alain Arnéodo

Evidemment, le père s'y trouvait, parmi les fruits et les sapins. Comme des souvenirs en confiture. Bien sucrés, bien juteux, avec beaucoup de voix, avec des cris. Et des paysages ajustés à la taille des petites ombres. C'était frais la vie qui passe, avec le père, avec les forêts, avec tous les arbres aux odeurs. La source coulait pour tout le monde. On puisait, chacun mangeait des gâteaux de nature... Et la chère Anne créait sa première vacance au sein même de l'harmonie. Du vert qui tire sur le noir, dans un pays qui s'aima en tricolore... Patrick s'est fait tout petit pour représenter les masses, les énormes mondes de la mémoire. Il voit finement celle qu'il reverra plus tard. Il la distingue. C'est lui le loup de l'histoire... Donnez encore aux sources la parole du temps passé.

 

Claire Poiré-Parnin

J'ai reçu l'oeuvre nonnenbourgeoise ... hier! Je me suis enfoncée sous la couette le soir et je me suis délectée d'odeurs de rires de pleurs de tous les souvenirs enfouis.
Anne ta memoire est extraordinaire de justesse.
Je te suis reconnaissante de m'avoir fait remonter à la source de notre enfance.
Merci.

 

Françoise Morin

La lecture de La source m'a réjouie. J'y ai retrouvé des sensations et des émotions fréquemment ressenties dans les Vosges du Nord (...). J'ai apprécié cette fluidité, ce foisonnement de la langue (...) Les dessins (...) reflètent parfaitement la fraîcheur et les mystères de l'enfance, mais aussi cette inquiétude à la limite de l'angoisse. C'est, du moins, la perception que j'en ai eue."

René Rioul

Merci de m'avoir ouvert, avec La source votre domaine d'enfance, odeurs, images, légendes - savoureuses, imputrescibles, chancelantes( ce sont vos mots). J'ai apprécié aussi les dessins qui se font ici aussi légers et frais que sombres et pesants (...)
 

Monique Hergott

Je découvre un Nonnenbourg tellement lumineux et riche d'amour avec le voile de tristesse de la mort dont on ne revient pas.

 

Note de Jean-Paul Gavard-Perret
parue dans la revue Dixformes-informes, janvier 2002, n°40, 5e année

Chez Philippe Brahy

75 rue Médori
B - 1020 Bruxelles :

Il y a deux manières de lire La source ( Nonnenbourg). Prendre cette Source à mi chemin entre le calembour et la calembredaine,entre l'aphorisme et la chose vue et cela permet même de savourer quelques vérités façonnées à la fois au scalpel afin de leur donner des aspérités contondantes. Mais il est aussi possible de considérer un tel livre comme une visibilité- matière dans laquelle texte et dessins "jouent" étroitement en écho. Lorsque le dessin "tremble", le poème se fragilise, les deux dévoilent des pans de notre monde, ils n'en "font" pas plus et ils ont bien raison. Il y a juste ce creux qui déborde lune plage ou un escalier sale. Il y a ces lignes brisées qui montrent ce qui recouvre les traces.

Marinette Pelloux

Oui, on respire à travers votre "Source - Nonnenbourg" - que je suppose vosgienne - l'enfance, l'adolescence, les commencements dans une nature boisée, préservée, mystérieuse, qui me touche profondément. Les curieux dessins de Patrick racontent beaucoup de choses.

 

 Lou Raoul

 J'ai lu avec intérêt et plaisir ton recueil La source (Nonnenbourg) la semaine passée. 

Incertain regard

http://www.incertainregard.fr/NotesLectureLivres/NoteLivrePoireAnne.htm

"En source d'enfance" Anne Poiré et Patrick Gallino nous accompagnent avec ce long poème fragmentaire. La source est forestière et charnelle "on s'empiffrait/ repus de fraises des bois/ autant de fois qu'on le désirait". L'amour n'est jamais loin de ces "framboises et mures/ précoce maturité" . Les mots se défont et se retissent comme des corps "en lacets/ enlacés les amoureux/ au travers du nocturne". Et puis au fond de jeux d'enfance il y a l'insoumission rimbaldienne : "je robinsonnais au gré des archipels perdus".  Parfois ces éclats remémorés trouvent un écho en moi ; parfois non. J'imagine qu'il en ira de même pour d'autres, mais peut-être pas aux mêmes pages.

Et quelques lecteurs anonymes, comme

Florence

Je me suis régalée de la lecture de ce joli recueil de poésie ! Merci pour ce précieux cadeau où vous parlez aussi bien de la Nature que de Votre nature... on y voit bien, dans ces paysages du passé, la petite fille que vous n'avez pas oubliée en vous... et les illustrations de Patrick Guallino... j'adore!!! Un régal que j'apprécie à sa juste valeur!

Pour retrouver le site complet 

d'Anne Poiré :

http://annepoire.free.fr