Touchez pas au Graoully !

 

Meurtres en série en Lorraine,

à Metz, Moselle.

 

Ce roman policier, situé dans la ville du monstre légendaire,

est à la recherche d'un éditeur...

 

L'inspectrice Carmen Volcane enquête au pays de son enfance, entre Crid'art, l'Espace Molière, le Château de Manderen et les différentes rues de la ville...

 

 

En voici le début :

 

Vol au-dessus d'un nid de serpents


Un cadavre, ou plusieurs, moi, ça me met toujours en appétit. Surtout lorsque l'énigme paraît insoluble. Alors évidemment, il n'a pas eu à me chatouiller longtemps, l'inspecteur Dubaï.
Lorsque j'étais enfant, avec mon père, j'avais assisté à un magnifique spectacle, apocalyptique, entre sons et lumières, sur le monstre sanguinaire de la cité de mes ancêtres : Le terrifiant Graoully de la ville de Metz. Ce dragon hideux s'offrait un festin quotidien, décimant les habitants, causant leur malheur et leur inquiétude. Nous résidions à quelques kilomètres de là, le long de la Moselle, et papa s'était douté que la fillette que j'étais saurait apprécier pareille représentation, allégorique et merveilleuse. Les acteurs étaient nombreux ­ victimes les uns après les autres - mais le plus impressionnant, c'était l'immense python, pourvu d'ailes ciselées de chauve-souris, crachant le feu et la mort dans le ciel sombre de plus en plus piqueté d'étoiles ! Il était magnifique ­ marionnette aux dimensions colossales, faisant claquer au vent sa dentition démesurée - et même s'il était réputé maléfique, je ne pouvais m'empêcher de l'admirer.
La mise en scène racontait comment ce monstre déployé jusqu'à la lune avait longuement semé la terreur parmi les habitants : il dévorait les petits enfants égarés Saint Nicolas, qui ressuscita ces derniers, lorsqu'ils furent coupés en morceaux et abandonnés dans le sel par un méchant boucher, avait-il le pouvoir de reconstituer les imprudents ligotés dans sa queue, eux aussi mis à mal par des forces méchantes ?, me demandais-je, fascinée par les beaux vêtements violets, et la mitre de cet homme d'une autre légende régionale. J'avais remarqué, alors, que la crosse épiscopale se caractérisait par un bâton surmonté d'une croisette entourée de deux figures de serpents affrontés qui symbolisaient, m'avait expliqué mon père, la prudence et la sagesse. Deux qualités qu'il me faudrait apprendre à développer !
Ces reptiles alanguis avaient-ils à voir avec la fosse gorgée d'animaux antipathiques, dans laquelle se vautrait le Graoully, disait-on ? Papa - qui était censé tout savoir, pourtant ! - ne put guère me répondre, lorsque, profitant de l'entracte, j'essayai d'en savoir davantage.
La vedette du spectacle sortait en sifflant à la tombée du jour, et dieu sait qu'en hiver le crépuscule blême descend brutalement sur les plaines lorraines. Il s'attaquait sans tarder aux promeneurs inattentifs. Il faisait nuit, alors, Papa me tenait la main, et je ne frissonnais pas de peur, en entendant évoquer les larges élytres crénelées, ourlées de noir, étendues jusqu'aux villages de Flévy, Norroy-le-Veneur, ou les communes de Rozérieulles, Maizières lès Metz, voire Hagondange Le lointain cousin de Pégase planait dans des claquements associés à d'horribles crachotis de venin, ou pire, silencieusement. Son manteau étalé couvrait le firmament : on pouvait croire qu'il s'agissait de nuages, rendant l'immensité encore plus sombre. Soudain il choisissait la victime du moment. Il fondait sur l'innocent promeneur, en train de traverser sagement les ruelles de la colline Sainte Croix, et de ses pattes griffues, ô désastre, il s'arrimait, envoyant sa queue, avec laquelle il attrapait sa proie, la saisissait brutalement, puis il la dégustait d'un avide coup de dents. Papa me rassurait, par sa haute stature, et avec lui j'applaudissais cet envoûtant ballet, qui se passait sur la scène et dans le ciel, de feux d'artifice en pétarades multiples. C'était beau ! Mieux que la fête de la Mirabelle .

(...)

 

Si vous voulez en lire plus, il suffit de me demander

le texte complet !

anne.poir@wanadoo.fr

 

 

Quant au dragon de toutes les couleurs qui vibre sur cette page,

c'est bien sûr un Graoully

des Guallino :

http://perso.orange.fr/art.guallino

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